Depuis 25 ans, les mains dans la terre , la tête dans les étoiles, j'explore la matière, ses limites et les miennes...
Parce que j'aime le contact et que j'adore le défi de tenter de "faire passer" des connaissances pour qu'elles soient avalées, digérées, et réinventées, j'ai beaucoup enseigné la céramique et j'ai la joie d'avoir aujourd'hui des confrères qui sont passés par mon atelier. Je leur souhaite d'avoir toujours autant de plaisir à créer que j'en ai, ce plaisir là rend immortel🤣!
Aujourd'hui je me consacre essentiellement à la réalisation de petits personnages qui m'enchantent et dont à ma grande surprise je ne me lasse pas.
Peut-être me permettent t'il de parler plus profondément de ce qui m'importe?
Comme je sais bien que certains ont besoin parfois de précisions sur le parcours ou la démarche d'un artiste, alors que me semble t-il ce qui est important c'est le résultat, je vais faire un effort cette année et partager un texte qui, au travers de mes rencontres, m'a touché parce qu'ils est le résultat d'une écoute et d'un ressenti extérieur. De la communication en somme! Je remercie l' autrice d'avoir su apporter une synthèse à nos bavardages.
Catherine Fernandez Céramiste
Née tout près de chez nous, dans les Hautes Pyrénées, c'est après des études de psychologie et une carrière dans la formation et le social, que Catherine à la faveur d'un congé parental d'éducation pour s'occuper de ses 3 enfants a pu enfin s'adonner à son rêve d'enfant, faire du tour de potier. Une seconde vie! Ou plutôt une troisième...elle dit souvent qu'elle a démarré la création quand elle a cessé de faire des enfants...
Il y a un peu plus de vingt ans, elle a débuté dans un atelier pour acquérir
la technique du tour et contrairement à ce qu'elle pensait c'est avec un enthousiasme grandissant qu'elle a aussi découvert les techniques de décors.
Premiers essais au tour et premiers coups de pinceaux ...sa vie ce coup ci elle le sait de suite sera là!
Elle complète encore et toujours sa formation par des stages et apprentissage chez différents professionnels.
Enfin, un voyage au Niger dans le cadre d'un compagnonnage artisanal entre l'Assemblée Permanente des Chambres des Métiers et le SAFEM
organisme émanent du gouvernement nigérien pour le développement de l'artisanat lui a permis de confronter son expérience à celle de potières africaines et quand des découragements se font sentir, elle sait maintenant que quand on veut on peut!
Elle participe à de nombreux salons d’artisanat, d’art, a des marchés potiers et expose dans différentes galeries ou boutiques avec un succès qui ne se dément pas.
Elle expérimente le plus de terre possible, essaie toujours de nouvelles techniques et créé des objets utilitaires ou pas, assiettes, bols, tasses, vases aux décors colorés, l'enthousiasme de ce premier coup de pinceau oblige!
L'année 2005 va marquer un tournant dans sa carrière d'artiste. Elle découvre le raku et passe à un autre mode d'expression, plus proche de la sculpture, en modelant à la main des plaques de grès qui vont donner vie à une humanité en miniature. Elle n'abandonne pas pour autant le tour mais l'utilise différemment pour étudier les formes. D'ailleurs ses premières sculptures ont été élaborées au tour.
Il est devenu pour elle un outil de recherche, une source d'inspiration, une façon de commencer le travail comme un musicien fait ses gammes, et parfois de se ressourcer dans la création de petites collections d'objets du quotidien, pour retrouver l'envie et l'énergie de dialoguer avec de nouveaux personnages.
Son intérêt pour le raku est qu'il laisse la place aux 4 éléments, à la liberté de l'esthétique japonaise, aux imprévus, comme dans la vie il faut faire avec!
Le façonnage de ces statuettes à la main est à chaque fois comme une nouvelle rencontre, les aléas inhérents à la cuisson leur confèrent un caractère unique. Un écart de quelques degrés dans le four, ou de la température extérieure donnent des effets différents, d’où une part « de bonheur dans le hasard », comme signifie le mot Raku.
La sculpture de Catherine donne naissance à une humanité en marche, heureuse, colorée, pleine de vie. Elle a l'art de saisir le mouvement et de capter des attitudes plus vraies que nature. Ses personnages sont libres, désinvoltes. Plutôt sveltes voire longilignes, ils affichent une apparente décontraction et une joie de vivre communicative. Souvent on lui dit qu'ils apaisent et alors elle est comblée! Les figures féminines sont de vraies gravures de mode, souvenir des moments passés à coudre avec sa grand-mère modiste.
Les thèmes abordés suivent ses pérégrinations, ses envies, les saisons. Le temps reprend son rythme normal.
A Beaudéan, elles et ils ont revêtu tenue de ski et bonnet à pompon. Au-delà de ces effets de style, on sent poindre un brin d'humour et de fantaisie mais aussi le regard affûté de la psychologue qu'elle a été.
Son travail est également celui d'une coloriste qui a coutume de mélanger émaux et oxydes au feeling, à "l'envie" comme son père cuisinier, entre autre, faisait dans sa cuisine pour le plaisir des yeux et des papilles. Elle nous donne à voir de belles harmonies de teintes bleutées ou rosées, de petits lustres délicats où se réfléchit la lumière. Il lui arrive aussi de faire vibrer la couleur et de l'amener à son paroxysme dans des tons de jaune, de rouge, d'orange et de vert qui créent une vraie dynamique dans ce petit monde en marche.
Isabelle Bernard
Chargée de mission Patrimoine
Discours vernissage exposition Musée Larrey Baudéan
Depuis 25 ans, les mains dans la terre , la tête dans les étoiles, j'explore la matière, ses limites et les miennes...
Parce que j'aime le contact et que j'adore le défi de tenter de "faire passer" des connaissances pour qu'elles soient avalées, digérées, et réinventées, j'ai beaucoup enseigné la céramique et j'ai la joie d'avoir aujourd'hui des confrères qui sont passés par mon atelier. Je leur souhaite d'avoir toujours autant de plaisir à créer que j'en ai, ce plaisir là rend immortel🤣!
Aujourd'hui je me consacre essentiellement à la réalisation de petits personnages qui m'enchantent et dont à ma grande surprise je ne me lasse pas.
Peut-être me permettent t'il de parler plus profondément de ce qui m'importe?
Comme je sais bien que certains ont besoin parfois de précisions sur le parcours ou la démarche d'un artiste, alors que me semble t-il ce qui est important c'est le résultat, je vais faire un effort cette année et partager un texte qui, au travers de mes rencontres, m'a touché parce qu'ils est le résultat d'une écoute et d'un ressenti extérieur. De la communication en somme! Je remercie l' autrice d'avoir su apporter une synthèse à nos bavardages.
Catherine Fernandez Céramiste
Née tout près de chez nous, dans les Hautes Pyrénées, c'est après des études de psychologie et une carrière dans la formation et le social, que Catherine à la faveur d'un congé parental d'éducation pour s'occuper de ses 3 enfants a pu enfin s'adonner à son rêve d'enfant, faire du tour de potier. Une seconde vie! Ou plutôt une troisième...elle dit souvent qu'elle a démarré la création quand elle a cessé de faire des enfants...
Il y a un peu plus de vingt ans, elle a débuté dans un atelier pour acquérir
la technique du tour et contrairement à ce qu'elle pensait c'est avec un enthousiasme grandissant qu'elle a aussi découvert les techniques de décors.
la technique du tour et contrairement à ce qu'elle pensait c'est avec un enthousiasme grandissant qu'elle a aussi découvert les techniques de décors.
Premiers essais au tour et premiers coups de pinceaux ...sa vie ce coup ci elle le sait de suite sera là!
Elle complète encore et toujours sa formation par des stages et apprentissage chez différents professionnels.
Elle complète encore et toujours sa formation par des stages et apprentissage chez différents professionnels.
Enfin, un voyage au Niger dans le cadre d'un compagnonnage artisanal entre l'Assemblée Permanente des Chambres des Métiers et le SAFEM
organisme émanent du gouvernement nigérien pour le développement de l'artisanat lui a permis de confronter son expérience à celle de potières africaines et quand des découragements se font sentir, elle sait maintenant que quand on veut on peut!
Elle participe à de nombreux salons d’artisanat, d’art, a des marchés potiers et expose dans différentes galeries ou boutiques avec un succès qui ne se dément pas.
Elle expérimente le plus de terre possible, essaie toujours de nouvelles techniques et créé des objets utilitaires ou pas, assiettes, bols, tasses, vases aux décors colorés, l'enthousiasme de ce premier coup de pinceau oblige!
L'année 2005 va marquer un tournant dans sa carrière d'artiste. Elle découvre le raku et passe à un autre mode d'expression, plus proche de la sculpture, en modelant à la main des plaques de grès qui vont donner vie à une humanité en miniature. Elle n'abandonne pas pour autant le tour mais l'utilise différemment pour étudier les formes. D'ailleurs ses premières sculptures ont été élaborées au tour.
Il est devenu pour elle un outil de recherche, une source d'inspiration, une façon de commencer le travail comme un musicien fait ses gammes, et parfois de se ressourcer dans la création de petites collections d'objets du quotidien, pour retrouver l'envie et l'énergie de dialoguer avec de nouveaux personnages.
Il est devenu pour elle un outil de recherche, une source d'inspiration, une façon de commencer le travail comme un musicien fait ses gammes, et parfois de se ressourcer dans la création de petites collections d'objets du quotidien, pour retrouver l'envie et l'énergie de dialoguer avec de nouveaux personnages.
Son intérêt pour le raku est qu'il laisse la place aux 4 éléments, à la liberté de l'esthétique japonaise, aux imprévus, comme dans la vie il faut faire avec!
Le façonnage de ces statuettes à la main est à chaque fois comme une nouvelle rencontre, les aléas inhérents à la cuisson leur confèrent un caractère unique. Un écart de quelques degrés dans le four, ou de la température extérieure donnent des effets différents, d’où une part « de bonheur dans le hasard », comme signifie le mot Raku.
La sculpture de Catherine donne naissance à une humanité en marche, heureuse, colorée, pleine de vie. Elle a l'art de saisir le mouvement et de capter des attitudes plus vraies que nature. Ses personnages sont libres, désinvoltes. Plutôt sveltes voire longilignes, ils affichent une apparente décontraction et une joie de vivre communicative. Souvent on lui dit qu'ils apaisent et alors elle est comblée! Les figures féminines sont de vraies gravures de mode, souvenir des moments passés à coudre avec sa grand-mère modiste.
Les thèmes abordés suivent ses pérégrinations, ses envies, les saisons. Le temps reprend son rythme normal.
A Beaudéan, elles et ils ont revêtu tenue de ski et bonnet à pompon. Au-delà de ces effets de style, on sent poindre un brin d'humour et de fantaisie mais aussi le regard affûté de la psychologue qu'elle a été.
Son travail est également celui d'une coloriste qui a coutume de mélanger émaux et oxydes au feeling, à "l'envie" comme son père cuisinier, entre autre, faisait dans sa cuisine pour le plaisir des yeux et des papilles. Elle nous donne à voir de belles harmonies de teintes bleutées ou rosées, de petits lustres délicats où se réfléchit la lumière. Il lui arrive aussi de faire vibrer la couleur et de l'amener à son paroxysme dans des tons de jaune, de rouge, d'orange et de vert qui créent une vraie dynamique dans ce petit monde en marche.
Isabelle Bernard
Chargée de mission Patrimoine
Discours vernissage exposition Musée Larrey Baudéan
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